Le chef de la junte guinéenne, le colonel Mamady Doumbouya a ouvert mardi au palais Mohammed-V à Conakry, une conférence de six semaines visant à panser les plaies d’un passé troublé, mais ses travaux sont boycottés par plusieurs organisations politiques de l’opposition.
Le colonel Mamady Doumbouya, qui a pris le pouvoir par la force le 5 septembre 2021 et s’est depuis lors fait investir président, a placé ces «assises» sous le signe de la «réconciliation» et du «pardon», après des décennies d’histoire souvent brutale.
«Chacun de nous ici dans ce pays a subi des brutalités, les plaies sont là, béantes; il est temps qu’on les nettoie, qu’on y apporte des pansements», a dit le colonel Doumbouya à l’ouverture de la conférence.
Doumbouya a indiqué que l’organisation de ces assises nationales, dénommées «journées de vérité et pardon», vise à donner «une occasion historique aux Guinéens de se regarder en face et de se parler franchement».
Cependant, le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), un collectif ayant orchestré des mois de contestation en Guinée en 2019-2020, a exprimé son intention de rester à l’écart de ces assises, déclinées à Conakry et à l’intérieur du pays, et qui dureront jusqu’au 29 avril.
L’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (Anad) a également décidé de ne pas y prendre part, a indiqué Aliou Condé, un responsable de l’Union des forces démocratiques de Guinée, principal parti guinéen et membre de cette alliance d’une vingtaine d’organisations.
La Guinée est coutumière des violences politiques meurtrières. Les dernières années de la présidence d’Alpha Condé ont été marquées par des mois de contestation sévèrement réprimée, avant son renversement par les militaires en 2021.