Une cour de justice de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a ordonné, jeudi 24 mars, la suspension des sanctions prises en janvier dernier à l’encontre du Mali par l’UEMOA et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
«La cour de justice de l’UEMOA, saisie par les avocats de l’Etat malien, a ordonné ‘le sursis à exécution’ des sanctions prononcées par la conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’UEMOA lors de sa session extraordinaire tenue à Accra le 9 janvier», s’est empressé d’annoncer la défense de l’Etat malien.
Les avocats mandatés par le gouvernement malien avaient saisi, mi-février, la Cour de justice de l’UEMOA pour demander l’annulation desdites sanctions jugées «illégales» et pour solliciter leur suspension.
La Cour qui s’est d’abord prononcée sur la requête de la suspension, a estimé que les arguments de l’Etat malien sont «fondés dans la mesure où l’application des sanctions risque d’entraîner des conséquences difficilement réparables au regard de l’impact social, économique et financier».
L’UEMOA et la CEDEAO avaient suspendu toutes les transactions commerciales et financières des Etats membres avec le Mali. Dès début février, le gouvernement malien avait fait part de son incapacité de payer, fin janvier, des sommes dues sur le marché financier régional. Bamako avait rassuré sur la disponibilité de fonds pour honorer ses engagements, et déploré l’impossibilité d’y avoir accès à cause des sanctions sous-régionales.
L’ordonnance de la Cour de L’UEMOA est tombée la veille d’une réunion extraordinaire que les chefs d’Etats de la CEDEAO tiendront cet-après midi à Accra, la capitale ghanéenne, consacrée «à l’examen de l’évolution de la situation politique en République du Mali».
Le président de la Transition au Mali, le colonel Assimi Goïta, a été invité à prendre part à cette rencontre, mais ce dernier a décliné l’invitation.
La question centrale qui préoccupe la CEDEAO est la date des élections pour un retour des civils au pouvoir. Quelle résolution les chefs d’Etat prendront-ils finalement ? C’est la question pour laquelle nombre de responsables et observateurs attendent une réponse.