La République démocratique du Congo (RDC) affirme depuis plusieurs jours, que le Rwanda apporterait un soutien à la rébellion du M23 qui s’affronte avec l’armée régulière (FARDC) dans la province du Nord-Kivu à l’Est de la RDC.
Désormais, Kinshasa détiendrait au moins une preuve. Le général de Brigade Sylvain Ekenge Bomusa Efomi, porte-parole du gouverneur militaire du Nord-Kivu, a déclaré que deux soldats rwandais ont été capturés dans les rangs du M23 qui a mené une attaque, dimanche et lundi 28 mars, contre des positions des FARDC à Tchanzu et à Runyoni.
Il s’agit de «l’adjudant Habyarimana Jean-Pierre et le soldat de rang Uwajeneza John, tous du 65e bataillon de la 402e Brigade des Forces de défense rwandaise (RDF)», précise son communiqué.
Des questions se poseraient sur les motivations de Kigali, alors que le Rwanda est signataire du Mécanisme régional de suivi (MRS) de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région.
«Les FARDC s’interrogent sur le sens de la mutualisation des efforts en vue des opérations conjointes avec un partenaire qui ne respecte ni ses engagements vis-à-vis de la RDC, encore moins sa propre parole à l’occasion de différentes rencontres et échanges entre leaders à tous niveaux, avec la promesse de nous poignarder dans le dos», a déploré le général Efomi.
Ce denier a rassuré que «que toutes les dispositions sont prises pour rétablir rapidement l’autorité de l’Etat et restaurer la paix à Tchanzu et à Runyoni» et «quoiqu’il en coûte, les FARDC ne laisseront aucun centimètre de notre territoire sous occupation d’une quelconque rébellion».
Rappelons que, le 28 février dernier, le président congolais, Félix Tshisekedi, évoquant l’insécurité à l’Est du pays, avait indiqué qu’«il est irréaliste et improductif, voire suicidaire pour un pays de notre sous-région, de penser qu’il tirerait toujours des dividendes en entretenant des conflits ou des tensions avec ses voisins» ; allusion faite au Rwanda et l’Ouganda.
Le M23 est une ancienne rébellion de Congolais tutsi soutenus par le Rwanda et l’Ouganda. Militairement défaite en 2013, elle a réapparu ces derniers mois.