«La situation des droits de l’Homme au Mali est restée préoccupante», a affirmé mardi un expert de l’ONU devant le Conseil des droits de l’Homme (CDH) des Nations unies, faisant état d’exactions imputées aux jihadistes mais aussi aux forces régulières maliennes, ainsi qu’aux restrictions des libertés sous la junte au pouvoir.
Dans un rapport portant sur une période allant de mars à fin décembre 2021 présenté devant le CDH, l’expert de l’ONU, Alioune Tine a expliqué que les groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique (EI) et d’autres groupes extrémistes «ont continué à procéder à des assassinats ciblés, des enlèvements, des actes d’intimidation, des menaces de mort, l’imposition de taxes illégales (la Zakat), des activités criminelles liées à l’orpaillage illégal».
Mais il s’est aussi déclaré «gravement préoccupé par les allégations faisant état de violations sérieuses» des droits humains et du droit humanitaire, imputées aux forces armées régulières du Mali.
En réaction, un responsable du ministère malien de la Justice a indiqué dans un message enregistré, que le Mali «réitère son engagement à respecter et à faire respecter les droits de l’Homme malgré les défis de tous ordres qui nous assaillent».
Lors de sa session du 25 mars, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a décidé de maintenir les lourdes sanctions économiques infligées au Mali le 9 janvier 2022, lorsque la junte a affiché son intention de se maintenir plusieurs années à la tête du pays.
De son côté, le chef de la diplomatie européenne a annoncé lundi un «recalibrage» des missions de formation de l’UE au Mali, estimant que la junte militaire au pouvoir n’a pas fourni les garanties nécessaires pour le maintien des forces européennes dans le pays.