Plus d’un millier de manifestants, dont une majorité de militants du parti islamiste Ennahdha, se sont rassemblés dimanche au centre de Tunis pour dénoncer une nouvelle fois, la dissolution du Parlement par le président Kais Saied.
Les manifestants dont aussi plusieurs figures de gauche, ont dénoncé la dissolution du Parlement décidée le 30 mars par Kais Saied, estimant qu’«il n’y a pas de démocratie sans un pouvoir législatif».
Les protestataires, rassemblés à l’appel du parti Ennahdha et du mouvement « Citoyens contre le Coup d’Etat », ont scandé des slogans hostiles au président Saied et au pouvoir: «Dégage», «Le peuple veut destituer le président», «A bas le coup d’Etat».
La manifestation de dimanche est intervenue après l’ouverture d’une enquête judiciaire contre des députés ayant bravé la suspension du Parlement juste avant sa dissolution, en organisant une séance plénière en ligne.
Les opposants de Saied ont organisé plusieurs manifestations ces derniers mois pour dénoncer son accaparement de tous les pouvoirs depuis le 25 juillet.
Après des mois de blocage politique, Saied, élu fin 2019, s’est arrogé à cette date les pleins pouvoirs, en limogeant le Premier ministre et en suspendant le Parlement dominée par le parti Ennahdha.
Malgré la désignation d’un gouvernement à l’automne dernier, le président dirige le pays à travers des décrets-lois et a prolongé pendant des mois la suspension du Parlement, qu’il a fini par dissoudre le 30 mars.
En février, il a aussi aboli le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), qu’il a remplacé par une instance provisoire dont il a choisi les membres, une mesure qualifiée de nouvelle dérive autoritaire du chef de l’Etat par ses détracteurs.