La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, s’est rendue mardi au Mali où elle devrait s’entretenir avec son homologue malien, Abdoulaye Diop, ainsi qu’avec le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, au sujet de la présence des troupes allemandes en territoire malien.
Il s’agit du deuxième membre du gouvernement allemand qui se déplace dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, après le passage le samedi 9 avril à Bamako, de la ministre en charge de la Défense, Christine Lambrecht.
La question de l’engagement militaire futur de l’Allemagne au Mali est celle qui préoccupe Berlin après l’annonce, il y a deux mois, du retrait de Barkhane et de la task-force européenne Takuba. Ce pays européen laisse croire qu’il veut mieux comprendre la situation politique et sécuritaire qui prévaut au Mali avant de prendre une quelconque décision.
Avant ses entretiens avec les autorités du pays, Annalena Baerbock a visité la Mission de stabilisation des Nations unies au Mali (Minusma) positionnée à Gao (nord) et qui comprend quelques 1.100 soldats allemands.
De même qu’elle a rencontré les responsables de la mission de formation de l’Union européenne au Mali (EUTM) qui compte également en son sein 328 soldats allemands.
Pendant son passage à Bamako, la ministre de la Défense Lambrecht a clairement remis en cause le maintien de l’engagement militaire allemand dans le pays, dans un contexte particulier où les forces armées maliennes (FAMa) sont accusées d’avoir perpétré un «massacre» dans le village de Moura (centre).
L’armée malienne avait lancé une opération contre des jihadistes dans cette localité, du 23 au 31 mars, et avait affirmé avoir tué 203 combattants islamistes ; mais des ONG, se basant sur des témoignages, estiment que les forces nationales auraient exécuté des civils en masse.
La cheffe de la diplomatie allemande séjournera jusqu’à samedi au Mali avant de se rendre au Niger, pays voisin où seront redéployées les forces militaires internationales de la Takuba.