L’Onu exprime sa «grande inquiétude» face aux violences xénophobes en Afrique du Sud

L’Organisation des Nations Unies (ONU) a exprimé mardi, sa «grande inquiétude» face aux derniers actes de violence raciste et xénophobe, d’intimidation et de harcèlement contre les ressortissants étrangers établis en Afrique du Sud.

«Il est profondément inquiétant et malheureux que cela se produise dans un pays doté de l’une des constitutions les plus inclusives au monde », a déclaré le Coordinateur résident des Nations Unies par intérim, Ayodele Odusola, relevant que le gouvernement sud-africain a ratifié plusieurs instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme et aux réfugiés qui faisaient partie intégrante du droit national.

Cette mise au point du représentant des Nations unies intervient après la mort du zimbabwéen Elvis Nyathi, tué dans le township de Diepsloot à Johannesburg, la semaine dernière.

«Ces derniers temps, nous avons constaté avec une profonde inquiétude que des mouvements tels que l’Opération Dudula (un groupe d’autodéfense) forcent illégalement les personnes suspectées d’être des étrangers sans papiers à montrer leurs papiers», s’est inquiété l’ONU.

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a condamné lundi les actes de violence à l’encontre d’étrangers originaires d’autres pays africains, les assimilant à la stratégie que le régime d’apartheid utilisait contre les Noirs.

«Nous avons vu des personnes interpellées dans la rue par de simples citoyens et forcées à présenter des documents d’identité pour justifier leur statut», a déclaré le président Ramaphosa dans sa lettre d’information hebdomadaire.

Des dizaines de manifestants ont exprimé ces derniers mois dans diverses villes d’Afrique du Sud leur ressentiment contre les immigrés illégaux venus des pays voisins.

Les violences contre les immigrés sont courantes dans la nation africaine la plus industrialisée, où le taux de chômage atteint quelque 35% et où les étrangers sont souvent accusés de prendre le travail des Sud-Africains.