En visite en Guinée-Bissau, le président de la Cour pénale internationale (CPI) a révélé mardi, avoir proposé à ce pays qui a connu une kyrielle de coups d’Etat, de rejoindre cette juridiction multilatérale, afin de renforcer «la paix et la sécurité» dans ce petit pays instable d’Afrique de l’Ouest.
«Je suis venu en Guinée-Bissau pour demander au pays de rejoindre le statut de Rome, qui est le traité fondateur de la Cour pénale internationale», a déclaré à la presse Piotr Hofmanski, à l’issue de son entretien avec le président, Umaro Sissoco Embalo, à Bissau.
«En rejoignant le système de la CPI, le pays démontrerait son engagement en faveur de l’Etat de droit, de la paix et de la sécurité», a ajouté le juge, précisant que le président Embalo lui a promis de considérer cette requête et de lui faire savoir rapidement sa réponse.
Peuplé d’environ deux millions d’habitants, la Guinée-Bissau est un petit pays abonné aux coups de force depuis son indépendance du Portugal en 1974. Il est avec le Togo, les deux seuls pays de la CEDEAO (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) à ne pas être membres de la CPI.
Bissau a ainsi été le théâtre le 1er février dernier de ce que le président Embalo a présenté comme une «nouvelle tentative déjouée de putsch».
Instituée par le traité international dit Statut de Rome adopté en 1998, la CPI, dont le siège est à La Haye est née en 2002. Elle est compétente pour juger des personnes accusées de crimes de guerre, crimes contre l’Humanité, génocides ou crimes d’agression en cas de défaillance des systèmes judiciaires où ces personnes devraient normalement être jugées.