Le ministre burkinabè de la Réconciliation nationale, Yéro Boly a révélé mardi, que de nombreux jeunes combattants des groupes armés qui sévissent dans le pays ont manifesté leur désir de «dialoguer».
«La raison de ce dialogue, c’est qu’on est dans l’impasse. Le chemin dans lequel ils se sont engagés est un chemin sans avenir: c’est le constat fait par ces jeunes», a assuré mardi le ministre Yéro Boly. «Ce sont eux qui ont manifesté le désir de parler. Ce message étant lancé (…) le dialogue s’est instauré et il suit son cours», a-t-il ajouté.
Début avril, le Président de la transition, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, auteur d’un coup d’Etat du 24 janvier, avait annoncé la création de Comités locaux de dialogue avec des groupes jihadistes, composés de responsables religieux et de chefs coutumiers et traditionnels.
«La plupart des combattants, ce sont des Burkinabè, ce ne sont pas des étrangers venus d’ailleurs, pas des extraterrestres. Ce sont des enfants des villages que les populations connaissent, très souvent», a expliqué le ministre Boly.
Selon lui, les Comités de dialogue vont faire en sorte que «tous les jeunes, qui ont rejoint la lutte armée puissent revenir (dans leurs localités), reprendre leurs activités normales et que la paix revienne au Burkina Faso».
Le Burkina Faso, en particulier le nord et l’Est, est la cible d’attaques jihadistes depuis 2015 perpétrées par des mouvements affiliés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique qui ont fait plus de 2.000 morts et 1,8 million de déplacés.
Le nouveau chef de l’Etat, qui a renversé le président élu Roch Marc Christian Kaboré accusé d’être inefficace face à la violence jihadiste, a fait de la question sécuritaire sa «priorité».