Un gérant chinois d’une mine d’étain au Rwanda a été condamné par un tribunal du district de Rutsiro (Ouest) à 20 ans de prison ferme, pour avoir torturé ses employés locaux.
Les faits remontent au mois de septembre 2021. Une vidéo de 45 secondes montrant un Chinois en train de fouetter un homme attaché à un poteau, avec une corde, avait fait le tour des réseaux sociaux suscitant la colère de la population.
Le Chinois, dénommé Shjun Sun, avait été arrêté et lors de son procès, le juge Jacques Kanyarukiga a évoqué «un crime grave». «Il est clair que M. Shjun a torturé les victimes et infligé des châtiments corporels dans une intention malveillante, et il s’agit d’un crime grave», a-t-il déclaré.
L’accusé, reconnaissant avoir maltraité deux de ses employés, a souligné que ces derniers étaient fréquemment surpris en flagrant délit de vol d’étain, malgré les avertissements.
Il a rappelé avoir indemnisé les deux victimes d’une somme totale de plus d’un million de francs rwandais (900 euros) et signé une «lettre de réconciliation».
Mais cela n’a pas empêché sa condamnation, l’accusation ayant fait prévaloir le fait que ces deux employés avaient accepté les indemnisations «parce qu’ils étaient traumatisés et avaient peur» de leur bourreau. Alors qu’il avait bénéficié d’une libération sous caution, l’accusé a regagné la prison, sachant qu’il a trente jours pour faire appel.
Un autre gérant de l’entreprise a, lui, écopé de douze ans de prison, reconnu coupable de complicité de tortures. Un troisième accusé a été, par contre, acquitté et libéré après avoir été reconnu non coupable.
L’ambassade de Chine au Rwanda a réagi à ce jugement, dans un communiqué, indiquant avoir «pris note». Tout en appelant à la protection des droits des ressortissants chinois, la représentation diplomatique a laissé entendre qu’elle «demande toujours aux citoyens chinois au Rwanda de se conformer aux lois et régulations locales».