La République centrafricaine (RCA) a annoncé, mercredi 27 avril, l’adoption du Bitcoin, basée sur la technologie, comme monnaie officielle aux côtés du Franc CFA, devenant ainsi le premier pays africain à intégrer la crypto-monnaie dans son économie.
Dans un communiqué, le ministre d’Etat et directeur de Cabinet de la Présidence, Obed Namsio, a rappelé que l’Assemblée nationale a voté récemment, «à l’unanimité», la loi «régissant la cryptomonnaie en République centrafricaine» que le chef de l’Etat, Faustin-Archange Touadéra, a promulguée.
Pour la présidence centrafricaine, cette démarche place le pays, en guerre civile depuis plus de huit ans, «sur la carte des plus courageux et visionnaires pays au monde».
Le président Touadéra a expliqué que la décision de son pays de se tourner vers la crypto-monnaie entre dans le cadre d’«une vision progressive tournée vers l’avenir».
«Notre nation doit être en mesure de poursuivre son destin et de rejoindre les rangs de celles qui, non seulement comprennent l’importance de la technologie Blockchain, mais qui s’empressent également de la légiférer», a-t-il poursuivi.
Qu’à cela ne tienne, l’opposition ne partage pas l’enthousiasme des autorités dans ce domaine. Le député Martin Ziguélé, ancien Premier ministre, a souligné que cette loi, qui «n’est pas une priorité pour le pays» est plutôt « une manière de sortir du franc CFA par un moyen qui vide de sa substance la monnaie commune».
Certains observateurs étrangers y voient aussi un moyen pour contourner les sanctions internationales imposées à la Russie, alors que des paramilitaires russes soutiennent le pouvoir du président Touadéra menacé par des rebelles.