La Tunisie doit répondre aux inquiétudes concernant son système démocratique avant de pouvoir prétendre à une aide économique internationale, a affirmé jeudi le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken.
Le chef de la diplomatie américaine, qui s’exprimait devant une commission de la Chambre des représentants, s’est dit préoccupé par la prise des pleins pouvoirs par le président tunisien, Kais Saied, estimant que la Tunisie devrait « au grand minimum » tenir avant la fin de l’année les élections parlementaires promises.
«Je pense que la chose la plus importante pour eux est qu’ils se rendent pleinement éligibles à l’aide des institutions financières internationales», a-t-il dit.
La Tunisie a entamé en février des discussions préliminaires avec le Fonds monétaire international (FMI), dont les Etats-Unis sont le principal actionnaire, dans l’espoir d’obtenir plusieurs milliards de dollars pour sauver une économie lourdement endettée, pénalisée par l’inflation et un chômage endémique.
Le président tunisien Kais Saied, élu en 2019 avant de prendre les pleins pouvoirs en juillet, s’est arrogé vendredi dernier, le droit de nommer le chef de l’Autorité électorale, à quelques mois d’un référendum et d’un scrutin législatif que cette instance doit superviser.
L’opposition tunisienne a annoncé mardi, la création d’un front regroupant plusieurs partis pour «sauver» la Tunisie de sa profonde crise après le coup de force du président Kais Saied.
Les cinq partis politiques parmi lesquels le mouvement d’inspiration islamiste Ennahdha et cinq associations, ambitionnent d’attirer d’autres formations politiques et des personnalités «influentes» avant de lancer un dialogue national sur des réformes destinées à «sauver le pays», selon l’ancien opposant sous la dictature de Zine el Abidine Ben Ali, figure politique de gauche, Ahmed Néjib Chebbi.