Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a rendu hommage jeudi à la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour sa stratégie «décisive» contre les coups d’Etat, après l’arrivée à Bissau de l’avant-garde d’une force de stabilisation.
«Le continent a beaucoup à apprendre de la façon dont la Cédéao appréhende ce genre de sujets et fait face à une série» de coups d’Etat, a estimé Ramaphosa, à l’issue d’une rencontre avec el président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo.
Depuis août 2020, des militaires se sont emparés du pouvoir dans trois pays d’Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso, la Guinée et le Mali, à la faveur de putschs. Ces trois pays ont été suspendus des instances de la Cédéao.
«La détermination et la capacité à décider de la part des organes dirigeants de la Cédéao sont remarquables et sont un très bon exemple pour le reste du continent», a ajouté Ramaphosa lors d’une conférence de presse commune avec son homologue bissau-guinéen.
Bissau a été le théâtre le 1er février de ce que le président Umaro Cissoco Embalo a présenté comme une tentative déjouée de coup d’Etat ayant fait 11 morts. Trois jours plus tard, la Cédéao a annoncé la création d’une force d’appui à la stabilisation du pays.
Le lieutenant Usmane Kuyate, porte-parole de l’armée bissau-guinéenne, a confirmé l’arrivée d’une avant-garde de la force de la Cédéao. «Une partie est déjà arrivée, le reste est encore en route», a-t-il dit.
La Guinée-Bissau, petite nation d’environ deux millions d’habitants, frontalière du Sénégal et de la Guinée, est abonnée aux coups de force. Depuis son indépendance du Portugal en 1974, elle a connu une kyrielle de coups d’Etat, militaires ou civils, dont le dernier en date remonte à 2012.