Le secteur des hydrocarbures en Tunisie est l’un des secteurs les plus fragilisés par la guerre en Ukraine, a révélé la ministre tunisienne de l’Industrie, de l’Energie et des Mines, Neila Gongi.
Selon les évaluations de ses services, l’impact direct sur le budget de l’Etat s’élèverait à plus de 4 milliards de dinars tunisiens, soit 1,4 milliard de dollars.
La Tunisie est fortement dépendante des produits pétroliers et importe de la Russie à hauteur de 70% de ses besoins en ammoniaque et en soufre, deux produits essentiels pour produire des engrais et les acides phosphoriques.
La Tunisie a entamé en février des discussions préliminaires avec le Fonds monétaire international (FMI), dont les Etats-Unis sont le principal actionnaire, dans l’espoir d’obtenir plusieurs milliards de dollars pour sauver une économie lourdement endettée et pénalisée par l’inflation et un chômage endémique.
Néanmoins, la Tunisie doit répondre aux inquiétudes concernant son système démocratique avant de pouvoir prétendre à une aide économique internationale dont elle a cruellement besoin, a affirmé jeudi 28 avril le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken.
Le président tunisien, Kais Saied a annoncé dimanche dernier, l’instauration d’un «dialogue national» attendu depuis des mois mais duquel seront exclus tous les partis politiques qu’il juge responsables de la crise politico-économique secouant le pays.
Dans une allocution prononcée dimanche soir à l’occasion de la fête musulmane de l’Aïd el-Fitr marquant la fin du mois de ramadan, Saied a indiqué que quatre organisations y participeront: la centrale syndicale UGTT, l’organisation patronale UTICA, la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) et l’Ordre national des avocats.
Depuis juillet 2021, le président Saied, élu démocratiquement fin 2019, s’est accaparé tous les pouvoirs et dirige le pays par décrets. Il a prévu un référendum sur des amendements constitutionnels pour le 25 juillet prochain, avant la tenue des législatives le 17 décembre.