Le géant pharmaceutique Aspen, qui s’est lancé dans la production et la commercialisation de vaccins anti-Covid en Afrique du Sud après un accord avec le laboratoire américain «Johnson & Johnson», risque de mettre fin à ses activités en l’absence de commandes, a déclaré mardi, le Directeur général du groupe pharmaceutique sud-africain Aspen, Stavros Nicolau.
«Si nous ne recevons aucune commande de vaccins anti-Covid, il n’y aura clairement aucune raison de conserver cette ligne de production», a déclaré Stavros Nicolau.
L’Afrique du Sud et l’Inde ont été à la tête d’une bataille pour l’égalité d’accès aux vaccins et une suspension des droits de propriété intellectuelle pour permettre la fabrication locale de doses à moindre coût. Aspen a signé un accord en novembre avec J & J pour la fabrication de doses « en Afrique pour l’Afrique » et des lots d’essai sont produits depuis janvier sur le site de Gqeberha (sud).
«Nous savions que la fabrication de vaccins anti-Covid pourrait ne pas être viable. Mais nous avions eu l’assurance qu’une plateforme de fabrication régionale était essentielle et qu’elle serait soutenue», rappelle Nicolau.
L’Afrique du Sud est entrée dans une nouvelle vague de pandémie, a averti la semaine dernière le Centre pour l’innovation et la réponse aux épidémies (CERI). Ce pays, officiellement le plus touché du continent par la Covid-19, connaissait pourtant une accalmie ces derniers mois.
«La 5e vague est arrivée. Prenez soin de vous», a averti sur Twitter le Centre de recherche génomique dirigé par le virologue Tulio de Oliveira.
L’Afrique, avec une population de 1,3 milliard, est la région du monde la plus faiblement immunisée contre le coronavirus avec un taux de vaccination de seulement 15,8%. En plus du manque de doses de vaccin, le continent demeure confronté à un scepticisme vaccinal parmi une grande partie des populations.