Une attaque contre une mine d’or artisanale, perpétrée dimanche en Ituri, dans le Nord-est de la République Démocratique du Congo (RDC), a fait au moins 36 morts, dont un nourrisson de 4 mois, d’après un bilan rendu public par les autorités locales.
Un groupe armé, «Coopérative pour le développement du Congo» (Codeco), est pointé du doigt. Les éléments de la «Codeco ont tué dans la mine d’or ‘Camp Blanquette’. Il y a 29 corps ramenés à la cité de Pluto. Six corps calcinés ont été enterrés sur place», a confié à une agence de presse occidentale, Jean-Pierre Bikilisende, bourgmestre de la commune rurale de Mungwalu.
Il a précisé que «ce bilan est provisoire, puisqu’il y a d’autres civils tués dont les corps ont été jetés dans des trous d’orpaillage et plusieurs autres civils sont portés disparus. La fouille se poursuit».
La Codeco, un des groupes armés les plus meurtriers de l’Est de la RDC, prétend défendre les membres de la communauté Lendu contre la communauté rivale Hema et contre les forces de sécurité. Il s’en prend aussi bien aux civils qu’aux militaires, sans épargner les déplacés et les humanitaires.
Le 8 mars dernier, les miliciens Codeco avaient tué, à l’aide de la machette et des armes à feu, au moins 18 personnes, dont cinq femmes et cinq enfants, en territoire de Djugu (Ituri).
Le nouveau massacre suscite davantage d’indignation au sein de la population locale, alors que la province de l’Ituri est placée sous état de siège depuis mai 2021.
Plusieurs voix appellent d’ailleurs à lever cette mesure, étant donné que les autorités ne parviennent toujours pas à ramener la sécurité dans cette partie du pays, après pratiquement une année d’état de siège.