Les mineurs de la compagnie Sibanye-Stillwater, le géant sud-africain de l’extraction du platine et de l’or, poursuivaient lundi leur grève débutée depuis deux mois pour tenter d’obtenir une revalorisation salariale.
«Nous sommes maintenant à soixante jours de grève, et les employés sont toujours forts et fermes», a expliqué Eric Mathunjwa, secrétaire de branche de L’Association des mineurs et syndicat de la construction.
Les mineurs justifient leur mouvement par l’inflation galopante dans le pays. «Les prix de la nourriture grimpe, alors nous exhortons ces employeurs à s’assurer que ces gens s’occupent de leurs familles», a déclaré Peter Pateguana, chef de la branche du syndicat national des mineurs.
Plusieurs dizaines de milliers de travailleurs réclament depuis deux mois une augmentation mensuelle de 60 euros (1.000 rands). Des mineurs ont chassé, récemment, sous les huées le président Cyril Ramaphosa des célébrations du 1er-Mai. Le chef d’État a ensuite reconnu une «perte de confiance» de la classe moyenne.
L’AMCU et le syndicat national des mineurs (NUM), qui rassemblent près de 30.000 salariés, ont déclaré la grève le 9 mars après l’échec de négociations avec la direction du groupe minier.
«Ce sont les travailleurs qui décident, ils nous disent s’ils veulent continuer», a expliqué Jeff Mphahlele, secrétaire général du syndicat des mineurs et du bâtiment (AMCU). Les grévistes n’ont pas été payés depuis cette date, perdant collectivement environ 60 millions d’euros (plus d’un milliard de rands) en salaires.
Les syndicats ont fait preuve de «rigidité» pendant les négociations salariales, estime le porte-parole de Sibanye-Stillwater, James Wellsted, affirmant qu’une offre «juste» leur a été faite. Le secteur minier, en déclin, contribue à hauteur de 8% de la richesse nationale et emploie 450.000 personnes.