Le tribunal militaire de Ouagadougou, au Burkina Faso, a condamné ce lundi 10 mai, l’ancien président Blaise Compaoré et tous les autres accusés dans l’affaire dite Sankara, relative à l’assassinat de l’ancien président Thomas Sankara et ses douze compagnons, à payer une indemnité allant de 2,5 à 50 millions de francs CFA à chacun des ayants droits des victimes, à titre de «réparation des préjudices moraux et économiques».
Ces indemnisations concernent particulièrement les familles des douze compagnons de Sankara. Pour le président lui-même, la famille ne réclamait qu’«un franc symbolique» en guise de dommages et intérêts, estimant que le plus important est que la vérité soit connue et la justice soit rendue.
En tout, les coupables sont condamnés à verser 807,5 millions de F.CFA de dommages et intérêts aux ayants droit. Mais le tribunal a rejeté deux requêtes de la famille du défunt président concernant, d’une part, la restitution des biens de Sankara (son revolver, son alliance et autres effets personnels), et, d’autre part, la délivrance d’un certificat de décès en bonne forme (sur le certificat déjà établi, il est mentionné «mort naturelle»).
Pour rappel, la justice a condamné, début avril, à la perpétuité, l’ex-président Compaoré, l’ancien commandant de sa garde Hyacinthe Kafando et l’ancien chef de l’armée Gilbert Diendéré, pour leur implication dans l’assassinat de Sankara. Sept autres accusés ont écopé des peines allant de trois à vingt ans de prison.
Thomas Sankara et douze de ses compagnons avaient été tués par un commando au cours d’une réunion au siège du Conseil national de la révolution à Ouagadougou la capitale.
Son successeur, Blaise Compaoré, un ami de longue date, avait régné 27 ans au pouvoir avant que son régime ne soit renversé par une insurrection populaire en 2014. Le dirigeant déchu avait trouvé refuge en Côte d’Ivoire.