Cinq responsables de la principale coalition de l’opposition tchadienne, Wakit Tamma, ont été interpellés et incarcérés lundi, accusés de trouble à l’ordre public au cours d’une manifestation anti-française menée deux jours plus tôt à N’Djamena la capitale, a annoncé le procureur de la République près le tribunal de grande instance de N’Djamena, Moussa Wade Djibrine.
Ces cadres, a-t-il dit, «ont été inculpés d’attroupement ayant causé des troubles à l’ordre public, atteinte à l’intégrité corporelle de personnes, incendie et destruction de biens, mis sous mandat de dépôt et incarcérés à la maison d’arrêt de Klessoum», à Bamako.
La manifestation a été organisée par Wakit Tamma pour dénoncer le soutien de Paris à la junte militaire au pouvoir, coiffée par le général Mahamat Idriss Deby Itno qui avait pris le pouvoir par la force après le décès de son père, Idriss Deby Itno. Des centaines de personnes auraient répondu à l’appel à manifester de la coalition.
Les autorités ont fait état d’actes de vandalisme et menacé leurs auteurs de poursuite. A l’occasion d’une réunion sur la sécurité, tenue lundi, le président de la transition, le général Mahamat Deby, a martelé qu’«il est temps que cela cesse».
De même qu’il a ordonné que «les allégations mensongères et sans aucun fondement qui circulent sur le redéploiement des forces françaises à l’intérieur du pays» prennent désormais fin.
Les cinq opposants détenus sont le SG de l’Union des Syndicats du Tchad, Gounoung Vaima Gan-Fare, le SG du Syndicat des commerçants fournisseurs tchadiens, Youssouf Korom Ahmat, le président du Rassemblement des Cadres de la société civile, Massar Hissene Massar, le président de l’Association pour la Liberté d’expression, Koudé Mbainassem, et l’ancien ambassadeur Allamine Adoudou Khatir.
La plateforme Wakit Tamma avait claqué la porte du dialogue politique, le mois dernier, dénonçant, entre autres, «une communauté internationale qui s’obstine à soutenir vaille que vaille un régime illégal et illégitime» qui a pris les commandes du pays.