Djibrill Bassolé, un général de gendarmerie burkinabè et ex-chef de la diplomatie du président déchu Blaise Compaoré, a troqué l’uniforme pour s’engager officiellement dans la course à l’élection présidentielle d’octobre prochain. Bassolé a demandé une mise en disponibilité de l’armée. Sa demande a été exaucée par le président Michel Kafando et le Premier ministre Isaac Zida qui ont signé un décret dans ce sens, pour deux ans.
«J’ai vis-à-vis des lois et règlements de mon pays la possibilité désormais de m’engager en politique», a annoncé Bassolé dont l’intention de briguer la magistrature suprême, manifestée pour la première fois le 21 février dernier, avait pourtant suscité de vives réactions de la part des partis politiques et de la société civile.
Le 10 mars dernier, des représentants de trente-trois partis politiques et de plusieurs organisations de la société civile, avaient rencontré le président Michel Kafando pour se prononcer, entre autres, contre les candidatures de militaires à la présidentielle.
Mais pour Bassolé, qui a accordé une interview à un média international, «tous les citoyens burkinabè ont les mêmes droits selon la constitution». Pour lui, «des lois et règlements existent pour réglementer la participation du personnel militaire aux activités politiques» et qu’il n’appartient à personne de s’insurger contre la candidature d’un citoyen burkinabé.
Le général Djibrill Bassolé jouit d’une forte popularité auprès d’une partie de la population, malgré son passé associé à Compaoré, chassé du pouvoir par la rue pour son intention de briguer un troisième mandat présidentiel. Il est d’ailleurs un des favoris du scrutin, lui, qui, dans son interview, a déclaré vouloir partager son expérience d’Etat avec le peuple burkinabè.
Le débat sur la participation des militaires aux présidentielles risque d’être malvenu au moment où les autorités de transition viennent de mettre officiellement sur pied une commission pour enquêter sur les crimes du régime de Blaise Compaoré. Deux autres officiers avaient déjà annoncé leur candidature, notamment les colonels Yacouba Ouédraogo et Jean-Baptiste Natama.