La France a «regretté» mardi le départ du Mali de l’organisation régionale sahélienne G5 Sahel, estimant que la décision de Bamako compromettait les efforts régionaux de lutte contre le terrorisme et traduisait.
Les autorités maliennes ont annoncé dimanche la décision du Mali de quitter le G5 Sahel et sa force antijihadiste, accusant l’organisation d’être «instrumentalisée» par des parties de «l’extérieur», allusion faite à la France.
«Tout comme l’Union européenne, la France regrette cette décision qui remet en cause les efforts régionaux de coopération pour lutter contre le terrorisme et promouvoir le développement, et traduit une nouvelle fois un isolement des autorités maliennes de transition», a déclaré la porte-parole du Quai d’Orsay dans un point de presse électronique.
Après le départ annoncé du Mali, l’organisation régionale sahélienne créée en 2014 et dont la force est composée d’environ 5.000 militaires depuis 2017, est réduite à quatre pays: la Mauritanie, le Tchad, le Burkina et le Niger.
Ce départ intervient après l’annonce début mai par la junte de la fin du traité de coopération de 2014 avec la France, ainsi que des accords de 2013 et 2020 fixant le cadre juridique de la présence de la force antijihadiste Barkhane et du regroupement de forces spéciales européennes Takuba, initié par la France.
Les relations du Mali avec les Etats occidentaux présents militairement au Sahel, se sont nettement détériorées et les autorités maliennes se sont tournées vers la Russie. La France et ses alliés accusent la junte de s’être assurée les services de la société de sécurité privée russe Wagner, aux agissements controversés, ce que conteste Bamako.
L’Union européenne maintient la suspension de sa mission d’entraînement militaire au Mali, a déclaré mardi le chef de la diplomatie du bloc communautaire, Josep Borrell, précisant que l’UE va quand même retirer une partie de ses effectifs militaires engagés au Mali.