Le retrait du Mali du G5 Sahel, annoncé le week-end dernier par Bamako, a été évoqué, mercredi 18 mai, lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU portant sur la paix et la sécurité en Afrique, et au cours de laquelle tous les membres du Conseil ont pratiquement regretté cette initiative malienne.
La décision du Mali est «regrettable», a déclaré le Secrétaire exécutif de l’instance régionale, Eric Tiaré, mettant en avant les «succès» enregistrés par la force dans ses opérations conjointes, pour combattre le terrorisme et favoriser le développement socio-économique de la sous-région.
S’exprimant au nom du groupe africain, l’ambassadeur du Ghana a souligné qu’un pays comme le Mali ne peut, à lui seul, lutter contre le terrorisme, invitant les autorités de Bamako à reprendre le dialogue avec leurs voisins du Sahel.
Dans un entretien accordé à des médias français, le président du Niger, Mohamed Bazoum a abordé la décision du Mali de quitter l’organisation antijihadiste du G5 Sahel, assurant que «l’isolement de Bamako en Afrique de l’Ouest est une mauvaise chose pour toute la sous-région».
Plus que cela, le dirigeant nigérien a carrément souligné la fin de la force régionale. «Le G5 Sahel est mort. Depuis le second coup d’Etat au Mali (en mai 2021), Bamako est dans une fuite en avant qui l’isole en Afrique et nous prive d’une stratégie concertée et coordonnée pour lutter contre le terrorisme», a-t-il indiqué.
Poursuivant son coup de gueule, Bazoum a déclaré aussi que «notre frontière avec le Mali est sous la coupe de l’Etat islamique au Grand Sahara. Bamako n’a pas investi les postes avancés dans cette zone».
Pour l’ambassadeur français à l’ONU, Nicolas de Rivière, il revient aux cinq Etats ayant mis en place le G5 Sahel de «décider ce qu’ils veulent en faire». Seule la Russie, membre permanent du Conseil de Sécurité, a qualifié la décision malienne de «logique».