Le procès du massacre de la prison d’Abou Slim a été ajourné au 15 juin, date à laquelle la justice libyenne devrait prononcer son verdict sur l’exécution de plus de 1.200 détenus politiques après une mutinerie en 1996.
«La première chambre criminelle de la Cour d’appel de Tripoli a reporté l’audience et rendra son verdict le 15 juin», a-t-on annoncé ce mercredi de source judiciaire.
En juin 1996, 1.269 détenus politiques avaient été fusillés après une mutinerie dans la prison d’Abou Slim, à Tripoli, pour réclamer de meilleures conditions de détention.
Enterrées dans des fosses communes dans la cour de la prison, de nombreuses dépouilles n’ont pu être exhumées qu’après la chute du régime de l’ex-dictateur Mouammar Kadhafi.
Les principaux accusés sont Abdallah al-Senoussi, ex-chef des services de renseignement libyens et Mansour Daou, ancien chef de la garde rapprochée de Kadhafi.
En 2019, un tribunal libyen avait déclaré l’affaire non recevable, avant que la Cour suprême ne casse le jugement et renvoie un an après, le dossier devant une nouvelle instance pénale.
Après l’assassinat de Kadhafi en octobre 2011, Abdallah al-Senoussi avait fui la Libye avant d’être extradé un an plus tard par la Mauritanie où il avait trouvé refuge.
En juin 2011, la Cour Pénale internationale (CPI) a émis un mandat d’arrêt à son encontre, l’accusant d’avoir commis «des meurtres et des persécutions de civils constitutifs de crimes contre l’Humanité» pendant la révolte contre le régime de Kadhafi dans le sillage du printemps arabe.
En 2015, il a été condamné à mort pour son rôle présumé dans la répression de la révolte lors d’un procès et croupit depuis dans une prison libyenne. La Libye peine à s’extirper de plus d’une décennie de chaos politique et de conflits.