La mission de paix des Nations Unies au Mali «Minusma» a été empêchée par l’armée malienne de patrouiller à Djenné, dans le centre du pays, foyer de violence et d’activité jihadistes, a indiqué jeudi le porte-parole de la mission onusienne.
La Minusma conduit régulièrement des patrouilles à Djenné ou dans d’autres localités, favorisant l’accès aux marchés des populations qui se sentent rassurées par la présence des casques bleus.
«Malheureusement, la patrouille qui était prévue lundi 16 mai par la Police des Nations Unies nous a été refusée au motif que des opérations militaires sont en cours dans la zone», a dit le porte-parole de la Minusma, Olivier Salgado.
Les relations des Etats occidentaux se sont détériorées avec le Mali qui s’est tourné vers la Russie. La France et ses alliés accusent la junte de s’être assurée les services de la société de sécurité privée russe Wagner, aux agissements controversés, ce que conteste Bamako.
Les autorités maliennes ont annoncé dimanche quitter le G5 Sahel et sa force antijihadiste, accusant l’organisation d’être «instrumentalisée» par «l’extérieur» allusion faite notamment à la France.
«Tout comme l’Union européenne, la France regrette cette décision qui remet en cause les efforts régionaux de coopération pour lutter contre le terrorisme et promouvoir le développement, et traduit une nouvelle fois un isolement des autorités maliennes de transition», a déclaré mardi la porte-parole du Quai d’Orsay.
Le Secrétaire exécutif du G5 Sahel, Eric Tiaré, a demandé mercredi au Conseil de sécurité de l’ONU de «s’impliquer davantage», après la décision du Mali de quitter l’organisation antijihadiste.
Ayant éclaté d’abord dans le Nord du Mali en 2012, les violences des groupes armés se sont propagées ensuite au centre et puis au Burkina Faso et au Niger, faisant des milliers de morts civils et militaires malgré la présence de forces françaises, européennes, africaines et de la mission des Casques bleus de l’ONU.