Le procès sur fond de corruption de la Sonatrach qui s’est ouvert dimanche au tribunal criminel d’Alger, a été reporté in extremis par un juge à cause de l’absence de plusieurs témoins clés dans ce scandale financier.
Le juge en charge de cette affaire, qui avait réclamé que l’on amène les témoins en question, y compris par « la force publique », a dû finalement se résoudre à ajourner le procès à la prochaine session criminelle.
Un ancien PDG du groupe Sonatrach, Mohamed Meziane, deux de ses enfants et huit ex-directeurs exécutifs de la société nationale des hydrocarbures sont inculpés dans cette affaire publique. Ils doivent répondre dans le cadre de ce procès de plusieurs charges retenues contre eux, dont notamment « association de malfaiteurs, blanchiment d’argent, détournements de deniers publics et corruption ».
L’affaire est particulièrement suivie par les médias algériens en raison de la place importante dont bénéficie la Sonatrach au niveau national. Les exportations d’hydrocarbures de l’entreprise représentent la majeure partie des rentrées de devises pour le pays.
L’ajournement de ce vaste procès pour le mois d’avril prochain laisse donc un court moment de répit à la défense pour préparer sa feuille de route. L’ancien PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane s’est, pour sa part, dit victime d’un « règlement de compte à un très haut niveau » et a assuré que tous les contrats pour lesquels il était poursuivi ont été conclus en conformité avec la loi algérienne.
Ce scandale économico-politique qui fait couler beaucoup d’encre depuis l’éclatement de l’affaire en janvier 2010, a par ailleurs subi de nombreux rebondissements. Plusieurs sociétés européennes ont été inculpées dans cette affaire pour obtention frauduleuse de marchés publics au détriment de la société pétrolière nationale Sonatrach.
De plus, de nombreux haut-cadres du groupe ont été licenciés abusivement au début du scandale sans preuves concrète de leur implication dans cette affaire.