L’ONU a alerté mardi sur de nouveaux flux de déplacés dans la région de Tillabéri, à l’Ouest du Niger, frontalière du Burkina Faso et du Mali, depuis le début de l’année suite à «l’escalade de la violence» provoquée par les actions de groupes armés.
«Les mouvements forcés de la population se sont intensifiés au cours des cinq premiers mois de l’année 2022, à cause de l’escalade de la violence des groupes armés non étatiques (Gane) qui attaquent les civils et les forces de sécurité», indique un rapport du Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).
De janvier à avril 2022, le nombre d’«incidents sécuritaires» a été de 136, contre 93 pendant la même période en 2021, relève Ocha, précisant que 43 civils ont été tués et 22 autres enlevés du 1er au 19 mai dernier, dans les départements de Torodi, Téra et Gothèye, qui enregistrent une recrudescence des attaques jihadistes.
Depuis avril, 34.746 personnes vivant dans des zones frontalières avec le Burkina Faso et le Mali «ont été forcées de se déplacer pour s’installer dans des endroits plus sécurisés», ajoute l’agence onusienne.
La vaste région enclavée de Tillabéri, située dans la zone dite « des trois frontières » entre Niger, Burkina Faso et Mali, est le théâtre depuis 2017 des actions sanglantes de mouvements jihadistes liés à Al-Qaïda et au groupe État islamique (EI).
Le Niger, l’un des pays les plus pauvres au monde, abrite 250.000 déplacés et plus de 264.000 réfugiés nigérians et maliens, auxquels s’ajoutent plus de 13.000 Burkinabé fuyant les atrocités des jihadistes, rappelle l’ONU, précisant que ces violences y ont entraîné la fermeture de 800 écoles accueillant plus de 69.400 élèves.