Huit soldats comparaissent ce lundi devant un tribunal militaire d’Abidjan en Côte d’Ivoire pour leur implication éventuelle dans la répression sanglante d’Abobo, un quartier dans la capitale économique ivoirienne, en mars 2011.
A cette date, des femmes avaient organisé une marche qui finissait dans une boucherie, sept femmes tuées selon les Nations Unies. Abobo est l’un des rares fiefs du président Alassane Ouattara dans la capitale économique de Côte d’Ivoire.
Les huit militaires dont un commandant, Dablé Gnahoua, sont tous poursuivis pour le meurtre de ces femmes qui descendaient dans la rue pour protester contre le régime du président de l’époque, Laurent Gbagbo. Les femmes contestaient son maintien au pouvoir, l’accusant de ne pas reconnaître la victoire électorale de son rival Ouattara. Un commando était donc descendu à Abobo pour mettre fin à cette marche en ouvrant le feu sur les manifestantes.
Ce massacre fait partie des actes reprochés à Laurent Gbagbo par la Cour pénale internationale (CPI) où il est actuellement détenu. Le juge militaire devrait démontrer la responsabilité de ces militaires dans le massacre d’Abobo. En fait, il s’agit d’une trentaine de soldats poursuivis dans cette affaire. Mais seulement une poignée se présente ce lundi devant le juge. D’après leur conseil, les huit militaires plaident non coupables.
Ce procès s’ouvre quelques jours seulement après la lourde condamnation à 20 ans de prison de Simone Gbagbo, épouse Laurent Gabgo, elle aussi réclamée par la CPI pour crime contre l’humanité. Alors qu’elle plaidait non coupable et dénonçait l’absence des preuves dans son procès avec ses 78 co-détenus, l’ex-première dame de Côte d’Ivoire n’a pas eu gain de cause. Ses avocats avaient d’ailleurs annoncé un pourvoi en cassation.
En 2011, la Côte d’Ivoire a connu une grave crise à l’issue d’une élection présidentielle dont les résultats ont été contestés. Cette crise a fait au moins 3000 morts et conduit à l’arrestation du président sortant Laurent Gbagbo.