Le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), parti de l’ancien président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, renversé par un putsch en janvier, a dénoncé mardi un «embastillement en bonne et due forme» de son patron.
D’abord retenu dans une villa d’Ouaga 2000, un quartier huppé de Ouagadougou, Kaboré avait été autorisé à regagner début avril son domicile privé dans la capitale burkinabè. Mais depuis, il n’y est «ni libre de ses mouvements, ni libre de recevoir certaines personnes, ni libre de communiquer», a affirmé lors d’une conférence de presse, Alassane Bala Sakandé, président du MPP, estimant que cela «relève d’un embastillement en bonne et due forme».
«Le MPP dénonce avec énergie les mesures de privation de liberté que continue de subir le président Kaboré, quatre mois, jour pour jour, après le coup d’Etat du 24 janvier», a-t-il dit, soulignant que «le MPP réitère son exigence de voir le président Kaboré libéré sans délai et sans condition aucune».
Marc Christian Kaboré a été renversé par une junte militaire conduite par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, aujourd’hui président de la transition.
Sa libération a été réclamée à plusieurs reprises par la Communauté des Etats d’Afrique de l’ouest (CEDEAO), l’ONU et l’Union africaine. Le Burkina Faso est la cible d’attaques jihadistes depuis 2015 perpétrées par des mouvements affiliés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique qui ont fait plus de 2.000 morts et 1,8 million de déplacés.
Damiba est foré de gérer la recrudescence d’attaques de jihadistes présumés qui ont récemment fait quelque 200 morts, civils et militaires. L’Etat-major burkinabé a annoncé samedi dernier avoir «abattu trente terroristes» dans le nord, lors d’une attaque de jihadistes présumés contre un détachement militaire.