Le Bureau national des statistiques du Zimbabwe a annoncé mercredi que l’inflation a flambé à 131,7% en mai dans ce pays, dont l’état de l’économie déjà à genoux est aggravé par les répercussions de la guerre en Ukraine.
Pour la première fois depuis juin 2021, le Zimbabwe a renoué avec une inflation à trois chiffres et le gouvernement de Harare a tenté la semaine dernière d’atténuer cette hausse spectaculaire en suspendant les droits de douanes à l’importation pour les produits de base comme l’huile, le riz et la farine.
L’inflation avait atteint 96,4% en avril dernier, tandis que les entreprises locales font face à d’importantes pénuries de devises étrangères, pénurie qui complique l’achat à l’étranger de fournitures destinées à la production locale.
L’invasion de l’Ukraine a aggravé un peu plus cette situation, la Russie étant le principal fournisseur de blé et de produits chimiques utilisés dans l’agriculture locale au Zimbabwe.
Le gouvernement a abandonné sa monnaie locale pour le billet vert américain et le rand sud-africain comme monnaies officielles. Mais en 2019, le dollar zimbabwéen a été réintroduit, et a rapidement reperdu de la valeur.
Le président Emmerson Mnangagwa a sommé début mai les banques de suspendre leurs activités de crédit, dans le cadre d’un plan de redressement du pays.
Le gel des crédits bancaires, vise selon l’exécutif à mettre un coup d’arrêt à la spéculation contre la devise zimbabwéenne qui se négociait ces derniers jours sur le marché parallèle à près de 400 dollars zimbabwéens pour un dollar américain, soit plus du double de son taux officiel.
L’économie du Zimbabwe est plongée depuis plus de 20 ans dans une crise profonde qui a notamment entraîné un retrait des bailleurs internationaux en raison d’une dette insoutenable.