L’opposant égyptien et candidat malheureux à la présidentielle de 2012, Abdel Moneim Aboul Foutouh a écopé dimanche 29 mai, de 15 ans de prison ferme pour «fausses informations» et «atteinte à la sécurité de l’Etat».
Son arrestation était intervenue à la mi-février 2018, peu après son retour de Londres, où il avait donné des interviews dans lesquelles il s’était livré à des critiques contre le pouvoir, tout en appelant au boycott de la présidentielle de mars 2018 pour laquelle la réélection d’Abdel Fattah al-Sissi ne faisait aucun doute.
Pour cet ancien dirigeant de la Confrérie des Frères musulmans, et d’autres figures politiques de l’opposition qui exhortaient également à ne pas voter lors du scrutin présidentiel de 2018, le régime au pouvoir empêchait «toute compétition loyale».
La condamnation d’Aboul Foutouh a été prononcée par un tribunal d’exception égyptien qui a également condamné 24 autres opposants islamistes, dont l’ancien guide suprême de la confrérie des Frères musulmans, Mahmoud Ezzat, déjà condamné à la perpétuité pour «espionnage», ainsi que le numéro deux du parti «Masr Qawiya», Mohammed al-Qassas.
Rappelons qu’Aboul Foutouh avait soutenu les manifestations réclamant le départ de l’ancien président islamiste Mohamed Morsi, destitué une année après son élection par l’armée, avant de s’en prendre au régime d’al Sissi.
Les condamnations des opposants en Egypte sont souvent critiquées par des ONG qui affirment que ce pays compte actuellement dans ses geôles plus de 60.000 détenus d’opinion.