L’opposant et ancien vice-président nigérian, Atiku Abubakar a été désigné candidat de l’opposition pour la présidentielle prévue en février 2023.
Abubakar, 75 ans, un musulman du nord du pays, a été désigné à l’issue des primaires de son Parti démocratique populaire (PDP) et tentera pour la sixième fois de se faire élire président du pays le plus peuplé d’Afrique.
«Aujourd’hui nous écrivons l’histoire, une histoire qui, nous le croyons, va apporter des changements fondamentaux» dans le pays, a déclaré Abubakar devant ses partisans réunis à Abuja, où le vote a été organisé.
Le Congrès des progressistes (APC), au pouvoir, tiendra quant à lui ses primaires du 6 au 8 juin pour choisir un candidat devant succéder au président sortant, Muhammadu Buhari, qui a annoncé ne pas se représenter après ses deux mandats.
Pour tenter de concilier ce pays extrêmement divisé entre un Nord musulman et un Sud chrétien, et où vivent près de 250 ethnies, une règle tacite prévoit une rotation de la présidence tous les deux mandats entre les candidats du Nord et du Sud.
Or, Abubakar, ancien chef des douanes et vice-président (1999-2007), est originaire du Nord, tout comme le président Buhari, contrairement à la plupart des principaux candidats de l’APC, originaires du sud.
La sécurité sera un enjeu majeur de l’élection de février 2023 car le pays est en proie à une insécurité généralisée, notamment dans le nord-est, théâtre d’une insurrection du groupe jihadiste Boko Haram, depuis plus de 10 ans et dans le nord-ouest où en plus, des bandes criminelles pillent, kidnappent et tuent les habitants.
Depuis son retour à un régime civil en 1999, après une dictature militaire, le Nigeria a organisé six élections nationales qui ont été souvent entachées de fraudes, de difficultés techniques, de violences et de contestations juridiques.