Les violations et atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire au Mali ont connu une forte hausse au premier trimestre de 2022, rapporte la note trimestrielle de la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA) publiée lundi 30 mai.
Concrètement, 812 cas de violations et atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire ont été recensés du 1er janvier au 31 mars 2022, soit une augmentation de 151% comparativement au trimestre précédent. Le nombre de personnes tuées a connu une hausse exponentielle de près de 324%.
Durant la même période, 320 violations de droits de l’homme, contre 31 au trimestre précédent, ont été attribuées aux forces maliennes de défense et de sécurité qui ont multiplié ces derniers temps, les opérations militaires de lutte contre le terrorisme, «appuyées à certaines occasions par des éléments militaires étrangers».
Selon la note onusienne, 249 personnes seraient tuées entre janvier et mars, 26 blessées et 45 enlevées par les forces maliennes, et parfois leurs supplétifs étrangers.
Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et l’organisation Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS) auraient tué plus de 384 personnes en trois mois.
La MINUSMA déplore que Bamako ne lui ait pas encore donné l’autorisation de conduire une enquête sur les massacres commis du 23 et au 31 mars à Moura, une ville située dans le centre du Mali.
L’armée malienne s’était vantée le 1er avril dans un communiqué, d’«une opération d’opportunité aéroterrestre de grande envergure» qui avait permis la neutralisation de 203 «combattants des groupes armés terroristes».
Mais des ONG avaient dénoncé des exécutions sommaires d’environ 300 civils, dont certains étaient soupçonnés d’être des jihadistes. Les militaires maliens et les mercenaires de la société russe privée Wagner sont accusés d’être les auteurs de ces massacres.