La mission de paix de l’ONU au Mali (Minusma) a indiqué lundi que le nombre de morts civils et de violations des droits de l’homme imputables à l’armée malienne soutenue par des militaires étrangers, a connu dans le pays, une «hausse exponentielle» au premier trimestre de 2022.
La Minusma a dénombré 320 violations imputables aux Forces de défense et de sécurité (FDSM) «appuyées par des éléments militaires étrangers» au cours des trois premiers mois de cette année, dont la mort de 248 civils, indique la Minusma dans une note trimestrielle, précisant néanmoins, que les groupes armés affiliés à Al-Qaïda ou à l’organisation Etat islamique (EI), sont restés les principaux auteurs des violences contre les civils.
La Minusma avait recensé 31 violations imputables aux forces maliennes au trimestre précédent. Le nombre de personnes tuées au cours de cette période par toutes les parties au conflit (groupes armés islamistes ou autres, milices et groupes d’autodéfense, forces de défense) a plus que quadruplé d’un trimestre à l’autre, passant de 128 à 543, affirme la Minusma.
La junte au pouvoir à Bamako depuis août 2020 a pris ses distances ces derniers mois, de la France et de ses partenaires européens, et s’est tournée vers la Russie. Les Européens dénoncent le recours des colonels de Bamako aux services de la société de sécurité privée russe Wagner.
L’imam Mahmoud Dicko, figure religieuse très respectée au Mali, a qualifié jeudi d’«arrogante» l’attitude des militaires qui dirigent le pays, et jugé en même temps, «orgueilleuse» la communauté internationale, au moment où l’une et l’autre sont en plein bras de fer. La junte a ramené la période de transition à 24 mois et la CEDEAO doit tenir un sommet sur le Mali, la question de la transition et d’autres sujets, le 4 juin à Accra.