L’ONG Médecins sans frontières (MSF), exerçant en République centrafricaine, a annoncé mardi dans un communiqué, qu’un de ses employés locaux a été «abattu de plusieurs balles» le week-end passé, par un élément des forces armées nationales, à Moyenne-Sido, à 500 km au nord de la capitale Bangui.
«Un employé de MSF est décédé le samedi 28 mai après avoir été touché à trois reprises par les tirs d’un individu employé par les forces armées centrafricaines (FACA) dans la préfecture de l’Ouham, au nord-ouest du pays», souligne le texte.
Il s’agit d’un «distributeur de médicaments», nommé Mahamat Ahamat et âgé de 46 ans. «Ce décès est une nouvelle fois l’occasion de rappeler la nécessité de protéger les civils, les humanitaires, le personnel médical, les patients et les structures de santé, qui ne peuvent être ciblés par les parties au conflit», a souligné l’ONG.
MSF qui a condamné le meurtre, «avec la plus grande fermeté», dit être en contact avec le ministère de la Santé, le ministère de la Défense et les autres autorités concernées dans l’objectif de «mieux comprendre les circonstances qui ont entraîné cette situation inacceptable», ajoutant que les «circonstances exactes demandent toujours à être clarifiées».
«Le décès de notre collègue nous rappelle de manière dramatique la réalité du conflit brutal qui affecte chaque jour les populations de la République centrafricaine», a conclu l’ONG MSF qui est souvent contrainte de suspendre ses activités dans certaines régions du pays en raison des attaques répétées et de l’insécurité.
Dans son rapport de janvier dernier, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) estime à 396, le nombre d’incidents ayant affecté les humanitaires en RCA en 2021.
L’ONU et d’autres partenaires internationaux ne cessent de pointer du doigt les exactions commises contre les civils, non seulement par les groupes armés, mais aussi par les militaires centrafricains soutenus par les mercenaires de la société de sécurité privée russe.