La Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) instituée par la junte au pouvoir à Conakry, a décidé mardi de maintenir en détention, deux anciens ministres du président guinéen déchu Alpha Condé. Ils sont incarcérés pour détournement présumé de fonds publics.
La CRIEF a rejeté la demande de mise en liberté d’Ibrahima Kassory Fofana, Premier ministre de mai 2018 jusqu’au coup d’Etat de 2021, et de l’ancien ministre de l’Environnement, Oyé Guilavogui.
En attendant leur procès, les deux hommes ont été placés début avril, sous mandat de dépôt pour corruption, détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment d’argent.
«Nous sommes déçus, révoltés par cet acharnement contre nos clients», a déclaré Sidiki Berete, l’un des avocats de la défense.
La junte dirigée par le colonel Mamady Doumbouya, qui s’est fait entre-temps investir président, a ouvert une série d’enquêtes contre des personnalités de l’ancien régime et même parmi les opposants à l’ancien président Condé.
La justice a annoncé début mai, des poursuites contre Alpha Condé et une trentaine d’anciens hauts responsables sous sa présidence, pour assassinats, actes de torture ou enlèvements.
Les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest qui se réunissent samedi à Accra, avaient donné à la junte jusqu’au 25 avril pour présenter un calendrier «acceptable» de restitution du pouvoir aux civils.
Depuis, la junte a fixé le délai à 36 mois, une durée difficilement acceptable pour la CEDEAO qui avait prévenu le 25 mars, qu’à défaut de calendrier «acceptable» au 25 avril, «des sanctions économiques et financières entreraient immédiatement en vigueur».