La puissante centrale syndicale tunisienne «UGTT» a lancé ce mardi 31 mai, un appel à une grève nationale du secteur public pour la journée du 16 juin, pour protester contre l’inflation galopante et empêcher une privatisation des grandes entreprises étatiques.
«Tout le personnel» des 159 institutions et entreprises publiques cessera le travail afin d’obtenir des négociations immédiates pour restaurer le pouvoir d’achat des Tunisiens», a indiqué l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) dans un communiqué.
La centrale demande «des garanties» pour que les entreprises publiques, dont beaucoup de monopoles (office des céréales, électricité, carburants, phosphates, etc..), ne soient pas privatisées.
Le syndicat a accusé, dans son communiqué, le président Kais Saied de «saper les principes de la négociation et de revenir sur des accords conclus précédemment», alors que le pays fait face à «des hausses des prix folles et continues», avec une inflation de 7,5% en avril sur un an.
Par ailleurs, le gouvernement tunisien a soumis un plan de réformes au Fonds monétaire international (FMI) qui prévoit un gel de la masse salariale dans la fonction publique, une réduction progressive de certaines subventions étatiques et une restructuration des entreprises d’Etat.
La Tunisie, secouée par une profonde crise politique et économique après le coup de force du président Saied du 25 juillet dernier, demande une aide financière d’environ quatre milliards de dollars, la troisième en 10 ans.
La semaine dernière, l’UGTT a annoncé son refus de participer à un processus de «dialogue national» lancé par le président Saied, qui en a exclu les partis politiques. Depuis l’été 2021, M. Saied concentre tous les pouvoirs et a dissous fin mars dernier, le Parlement.
Le président a proposé une feuille de route de sortie de crise qui prévoit un référendum sur la révision de la Constitution le 25 juillet et des législatives anticipées le 17 décembre.