Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a gracié mercredi l’opposant Yahya Abdelhadi, détenu depuis 2019 pour diffusion de « fausses informations ».
Maître Tarek El-Awadi, membre de la commission des grâces présidentielles a annoncé sur Twitter la libération de 12 prisonniers d’opinion, dont certains placés en détention préventive depuis des années.
Si M. Abdelhadi a bénéficié d’une grâce présidentielle, c’est le parquet qui a ordonné la libération des 11 autres détenus.
Abdelhadi avait lui été condamné le 23 mai dernier à quatre ans de prison pour diffusion de «fausses iinformation» après avoir été arrêté en janvier 2019 à son domicile. Cet opposant âgé de 68 ans est l’une des figures du mouvement « Kefaya » (Assez!), très actif lors du soulèvement populaire de 2011.
Abdelhadi s’est également illustré par ses articles très lus lors de la révolution qui a abouti à la chute de l’autocrate Hosni Moubarak. Il avait annoncé vouloir se présenter à l’élection présidentielle de 2012 avant de se rétracter.
Depuis son arrivée au pouvoir en Egypte en 2014 après avoir évincé l’année précédente le défunt président islamiste, Mohammed Morsi, le président Al-Sissi a mené une répression visant d’abord les islamistes avant de s’élargir aux voix dissidentes.
L’Egypte compte plus de 60.000 détenus d’opinion, condamnés ou en attente de procès, selon les ONG.M. Sissi a ordonné fin Avril, la libération de 41 prisonniers politiques en détention provisoire pour certains depuis des années et appelé toutes les forces politiques à s’impliquer dans un dialogue national.
Cependant, Abdel Moneim Aboul Foutouh, candidat malheureux à la présidentielle de 2012, a été condamné dimanche à 15 ans de prison par un tribunal d’exception égyptien pour «fausses informations» et «atteinte à la sécurité de l’Etat».