A la suite de l’adoption en 2021 d’une loi autorisant les usages licites du cannabis médical, cosmétique et industriel, le Maroc a créé une «Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis» qui a tenu sa première réunion ce jeudi 2 juin, sous la présidence du ministre marocain de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit.
Il s’agirait de la dernière étape avant l’entrée en vigueur de cette loi très prochainement, la rencontre ayant permis d’approuver l’organigramme de la structure et son budget au titre de l’année 2022.
La mission de l’Agence est d’encadrer toutes les étapes de la chaîne de production du cannabis, depuis l’importation des semences, jusqu’à la commercialisation des produits issus de la plante.
L’Agence devrait lancer prochainement les procédures d’octroi de licences aux opérateurs aussi bien nationaux qu’internationaux de l’industrie du cannabis légal. Par ailleurs, la structure se chargera de la mise en place des premières coopératives composées exclusivement de cultivateurs locaux.
Pour l’heure, les zones autorisées par le gouvernement pour la culture, la production et l’exploitation du cannabis sont Al Hoceima, Chefchaouen et Taounate, situées dans le Rif, une région montagneuse enclavée et déshéritée. Selon le ministère de l’Intérieur, d’autres provinces pourraient rallonger la liste en fonction de «l’intérêt manifesté par les investisseurs».
Le Maroc qui est classé premier producteur mondial de cannabis dispose, selon des experts, des atouts certains en matière de production de cannabis, notamment un écosystème propice, un savoir-faire ancestral des agriculteurs, sans oublier sa proximité avec l’Europe.
L’Europe serait d’ailleurs son marché cible pour l’écoulement de ses produits issus du cannabis. Comme quoi la légalisation laisse présager l’amélioration des conditions de vie des populations des provinces productrices. La plante fait vivre actuellement, au moins 60.000 familles et couvre une superficie d’environ 55.000 hectares, selon des chiffres officiels de 2019.