Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi a évoqué le conflit qui oppose son pays au Rwanda, à l’occasion de sa visite ce week-end au Congo-Brazzaville, réitérant sa volonté de rechercher «la paix», qui, a-t-il dit, ne  doit pas être interprétée comme un signe de «faiblesse».

«J’ai toujours soutenu qu’il fallait plutôt construire des ponts que construire des murs», a-t-il soutenu, ajoutant que «le fait de vouloir la paix, la fraternité et la solidarité n’est pas une faiblesse».

«La RDC que je dirige et celle que je veux voir c’est un pays où règnent la paix, la sécurité et l’hospitalité, parce que notre pays a toujours été hospitalier. Mais cela ne doit pas constituer une occasion pour des voisins de venir nous provoquer», a-t-il poursuivi.

Le dirigeant de la RDC a clairement accusé Kigali de soutenir la rébellion du mouvement M23 qui s’affronte depuis quelques jours avec l’armée nationale congolaise à l’Est du pays. «Aujourd’hui c’est clair, il n’y a pas de doute, le Rwanda a soutenu le M23 pour venir agresser la RDC», a-t-il déploré.

Comme preuve, Tshisekedi a indiqué qu’en 2013 les rebelles du «M23 avaient été totalement défaits et leur arsenal confisqué. Si aujourd’hui ils ont repris du poil de la bête, ca veut dire qu’ils sont partis de quelque part, puis armés (…) quelque part».

Pour manifester son mécontentement, Kinshasa a récemment suspendu les vols de la compagnie RwandAir sur le territoire congolais, et convoqué l’ambassadeur du Rwanda à Kinshasa pour lui notifier une «mise en garde sévère».

Mais Kigali dément tout soutien au M23 et accuse plutôt la RDC de soutenir les FDLR, un groupe rebelle formé par les Hutus après le génocide des Tutsis en 1994 au Rwanda.

«Je pense que nous allons rapidement surmonter ces difficultés et ramener la paix à travers le dialogue», a, pour sa part, déclaré le président de la République du Cong, Sassou Nguesso voulant rassurer son hôte Tshisekedi.

Les deux Chefs d’Etat ont aussi évoqué d’autres sujets bilatéraux durant le séjour de travail de deux jours (samedi-dimanche) du président de la RDC.