Après des dénonciations verbales, la coalition sénégalaise Yewwi Askan Wi a décidé de passer à un niveau supérieur, en appelant à une marche qui devait avoir lieu ce mercredi dans l’après-midi pour dénoncer l’invalidation de sa liste nationale des titulaires pour les législatives du 31 juillet prochain.
«Nous appelons les Sénégalais à sortir en masse», «avec ou sans autorisation», «soit on nous laisse manifester et le pays sera en paix, soit il faudra tous nous arrêter», a lancé l’opposant Ousmane Sonko mardi à la presse.
Sonko, l’un des plus farouches opposants au président Macky Sall, arrivé en troisième position lors de la présidentielle de 2019, ainsi que d’autres personnalités de l’opposition ne pourront pas participer à l’élection.
Le Conseil constitutionnel a invalidé la liste nationale des titulaires de la coalition en vertu d’une erreur dans la confection de ladite liste. Il s’agit précisément de l’inéligibilité d’une des candidates, figurant par inadvertance à la fois parmi les titulaires et les suppléants. Fin mai, le ministère de l’Intérieur avait déjà écarté cette liste considérée comme «incomplète».
Pour les leaders des partis de la coalition, la décision des autorités de Dakar est une «provocation inacceptable». «Il y a des choses qu’on ne peut plus admettre. On se permet de piétiner la loi, de piétiner la Constitution et de mettre le pays en insécurité. Mais qu’ils comprennent que tôt ou tard, ils rendront compte de leur irresponsabilité parce que ce qu’ils ont fait, c’est une violation flagrante de la loi», a déclaré Ousmane Sonko qui a mis en garde le Conseil constitutionnel.
«On ne peut pas laisser certaines personnes, parce qu’elles sont à un certain niveau, se jouer de notre destin et de la cohésion de notre nation», a, pour sa part, martelé Khalifa Sall, ancien maire de Dakar.
Les législatives devraient permettre l’élection des nouveaux 165 députés de l’Assemblée nationale, largement dominée actuellement par la coalition de la majorité au pouvoir.