Le président sénégalais Macky Sall a fermé la porte jeudi à un repêchage de la liste nationale de l’opposition pour les législatives du scrutin le 31 juillet.
«Si vous faites une liste qui ne respecte pas ce que dit la loi, elle est éliminée», a dit le chef de l’Etat sénégalais dans un entretien avec les médias français France 24 et RFI. «Nous avons un Code (électoral) avec ses exigences», a-t-il dit aux journalistes qui lui demandaient s’il craignait des violences si aucune solution n’était trouvée à l’apparente impasse politique.
Le Conseil constitutionnel a confirmé la semaine passée le rejet de la liste nationale de Yewwi Askan Wi, coalition menée par le parti de son principal opposant, Ousmane Sonko.
Le sieur Sonko a déclaré mercredi devant des milliers de sympathisants que si la coalition dont il est le chef de file «ne participe pas aux élections, il n’y aura pas d’élections au Sénégal».
«De toute façon, le pays va faire ces élections, le Conseil constitutionnel a décidé» et son propre camp, en ce qui le concerne, s’est plié à l’invalidation de l’une de ses listes, a répondu le président. Les Sénégalais élisent leurs 150 députés selon un mode qui panache scrutin proportionnel avec des listes nationales pour 53 parlementaires, et scrutin majoritaire dans les départements pour 97 autres. La diaspora élit 15 députés.
Ousmane Sonko est depuis 2021 sous le coup d’une enquête pour viols présumés. Le pouvoir se défend de toute instrumentalisation de l’appareil d’Etat. Sa mise en cause par la justice en 2021 avait contribué à plusieurs jours d’émeutes qui avaient fait au moins une douzaine de morts.