Le gouvernement nigérian a indiqué jeudi soupçonner le groupe jihadiste affilié à l’Etat islamique Iswap d’être derrière l’attaque menée dimanche contre une église dans le sud-ouest du Nigeria qui a fait 40 morts.
«Nous avons pu localiser les auteurs de cette tragique et odieuse attaque», a déclaré à la presse le ministre de l’Intérieur nigérian, Rauf Aregbesola. «Selon les informations dont nous disposons, cela pourrait être Iswap. Les animaux d’Iswap, en soif d’attention et de reconnaissance, sont soupçonnés d’avoir lancé cette attaque», a-t-il ajouté, sans donner davantage de détails.
Cette attaque s’est produite pendant l’office du matin à l’église catholique St Francis dans la ville d’Owo, située à plus de 1.000 kilomètres des régions où sévissent habituellement les jihadistes d’Iswap et de Boko Haram au Nigeria. Selon les premiers éléments communiqués lundi soir par la police, les assaillants, dont certains «déguisés en fidèles» et munis d’explosifs, ont attaqué les paroissiens, tandis que d’autres positionnés autour de l’église tiraient sur l’édifice depuis différentes directions.
Les autorités locales ont communiqué mercredi soir un nouveau bilan, affirmant que 40 personnes étaient mortes, et 61 blessées toujours soignées dans différents hôpitaux de la ville. Un précédent bilan communiqué mardi par les autorités faisait état de 22 morts et de 58 blessés. Ce massacre a provoqué l’effroi au Nigeria et l’indignation de la communauté internationale, et a été condamné par l’ONU et le Pape François. Le président nigérian Muhammadu Buhari termine son deuxième mandat en février 2023 sous le feu des critiques, alors que le pays le plus peuplé d’Afrique est en proie à une insécurité généralisée.
Le nord-est du Nigeria est le théâtre d’une insurrection jihadiste menée par Boko Haram et Iswap, qui a fait plus de 40.000 morts et 2 millions de déplacés.