Le dialogue pour mettre fin à l’impasse politique au Soudan, qui a débuté le 8 juin en l’absence des principaux blocs civils, a finalement été reporté à une date ultérieure, a annoncé samedi 11 juin, le porte-parole de la Mission intégrée des Nations Unies pour l’assistance à la transition au Soudan (Minuats), Fadi al-Qadi.
Le Soudan traverse une crise politique depuis le coup d’Etat mené par le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, en octobre dernier.
Si à la veille du dialogue, cet officier a qualifié la rencontre d’ «opportunité historique» et promis de «mettre en œuvre ce qui naîtra du dialogue», même si ceux qui ont choisi la politique de la chaise vide refusent tout «compromis» avec les militaires et insistent sur le fait que le dialogue ne devrait avoir pour objectif que de permettre l’établissement d’une autorité civile démocratique.
La coalition des Forces de la liberté et du changement (FLC), fer de lance civil de la révolte qui a été à l’origine du renversement du régime du dictateur Omar el-Béchir en 2019, est restée intransigeante devant les appels de l’ONU, l’Union africaine et l’organisation régionale est-africaine Igad qui supervisent les pourparlers.
Les trois organismes internationaux ont donc résolu «de reporter les discussions compte tenu des derniers développements», selon Fadi al-Qadi, qui a précisé qu’une «nouvelle date pour la reprise des discussions» n’a pas été fixée.
Le Mécanisme trilatéral a du pain sur la planche. Non seulement l’opposition civile, les principaux groupes armés refusent également de participer aux discussions. Pour l’heure, seuls les islamistes et l’ancien parti du président déchu el-Béchir ont répondu à l’invitation au dialogue.
La communauté internationale se montre préoccupée par la situation qui sévit au Soudan depuis le coup d’Etat. La répression des forces de l’ordre a déjà fait environ 100 morts dans les rangs des manifestants pro-démocratie.