La justice égyptienne a ordonné la libération de huit prisonniers politiques en détention préventive, a déclaré lundi un avocat membre de la commission des grâces présidentielles.
Maître Tarek El-Awadi a fait état sur Twitter, de la décision du parquet de la Haute Cour de sûreté de l’Etat de «libérer huit prisonniers en détention préventive», dont le monteur de cinéma, Moataz Abdelwahab, arrêté en mai 2020 pour diffusion de «fausses informations et terrorisme».
Fin avril, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a réactivé le Comité des grâces présidentielles, suscitant des espoirs concernant la libération des autres prisonniers d’opinion encore retenus dans les geôles du pays.
Dans la foulée, al-Sissi avait gracié 3.273 condamnés et, début mai, trois journalistes sont sortis de prison dans un pays classé à la 168e place sur 180 dans le classement de la liberté de la presse établi par l’ONG Reporters sans frontières (RSF).
Cependant, un tribunal d’exception égyptien a condamné fin mai Abdel Moneim Aboul Foutouh, candidat malheureux à la présidentielle de 2012, à 15 ans de prison pour «fausses informations» et «atteinte à la sécurité de l’Etat».
Depuis son arrivée au pouvoir en 2013, al-Sissi est accusé par les défenseurs des droits humains d’avoir progressivement muselé la population et la presse.
L’Egypte compte plus de 60.000 détenus d’opinion, dont «des militants pacifiques, des défenseurs des droits humains, des avocats, des universitaires et des journalistes détenus uniquement pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association», rappelle Amnesty International, précisant que l’Egypte détient actuellement, le record mondial des condamnations à mort, avec plus de 350 en 2021.