L’Union européenne (UE), l’Egypte et Israël ont signé, mercredi 15 juin au Caire, un accord pour approvisionner en gaz naturel liquéfié (GNL) le grand bloc européen qui continue à mettre en œuvre son plan visant à réduire sa dépendance du gaz naturel russe.
Le protocole d’accord tripartite a été paraphé par la commissaire européenne à l’Energie, Kadri Simson, le ministre égyptien du Pétrole et des Ressources minérales, Tarek El-Moulla, et la ministre israélienne de l’Energie, Karine Elharar, à l’occasion d’une visite au Caire de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
L’Union européenne entend diversifier ses sources d’approvisionnement en gaz en développant sa coopération énergétique avec d’autres Etats, afin de s’affranchir progressivement des combustibles fossiles de la Russie ; une façon de punir Moscou après sa décision d’envahir l’Ukraine.
Pour Israël, l’accord représente, entre autres, une opportunité économique. En effet, depuis la découverte de plusieurs gisements sur son territoire, au début des années 2010, ce pays a entamé la production et l’exportation du gaz. Israël dispose d’importantes réserves estimées à environ 900 milliards de mètres cubes.
L’Etat hébreu, qui ne possède pas de pipeline reliant son territoire à l’Europe se sert de l’Egypte. Il exporte déjà son gaz naturel vers le territoire égyptien, via deux gazoducs, en vertu d’un accord historique de 15 milliards de dollars signé entre les deux pays en 2020. Une bonne partie de ce gaz est utilisé pour le marché local égyptien. Israël compte ainsi exporter davantage.
Selon Ursula von der Leyen, ces différentes initiatives donneront à l’Egypte «l’occasion (…) de devenir un centre régional en matière d’énergie». Du fait de la crise russo-ukrainienne, l’Egypte devient de plus en plus un acteur important pour les exportations de gaz vers l’Europe. Le pays a exporté pour 3,9 milliards de dollars au cours des quatre premiers mois de 2022, un montant en forte augmentation.
Le Caire dispose de deux usines de liquéfaction de gaz, les seules en Méditerranée orientale. Mais ces infrastructures sont censées être développées, selon des observateurs, étant donné leur capacité totale relativement modeste face aux besoins européens.