Le chef de la junte au Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, a reçu ce mardi 21 juin, l’ex-président, Roch Marc Christian Kaboré, qu’il a renversé le 24 janvier dernier lors d’un putsch, pour «décrisper la situation politique» dans le pays, a annoncé la Présidence dans un communiqué.
Kaboré était accompagné d’un autre ancien chef d’Etat, Jean-Baptiste Ouédraogo (novembre 1982-août 1983), lors de cette audience tenue au Palais présidentiel de Ouagadougou.
Cette rencontre qui «témoigne de la volonté de réconciliation du chef de l’État, pour un Burkina uni, déterminé et solidaire dans la lutte contre l’hydre terroriste» et qui «traduit la matérialisation de l’appel à l’unité nationale et à la cohésion sociale», a permis aux trois hommes «d’échanger sur les questions sécuritaires, la conduite de la transition et bien d’autres sujets d’intérêt national», selon le communiqué.
Roch Marc Christian Kaboré avait été renversé fin janvier par une junte militaire conduite par Paul-Henri Sandaogo Damiba, aujourd’hui Président de transition.
D’abord retenu dans une villa de Ouaga 2000, un quartier huppé de la capitale burkinabè après le putsch, M. Kaboré avait été autorisé à regagner début avril son domicile privé dans la capitale burkinabè, mais ne jouit pas de sa liberté, selon ses partisans.
Sa libération a été réclamée à plusieurs reprises par ses partisans, la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), l’ONU et l’Union africaine.
Le pays est régulièrement visé par des attaques jihadistes de groupes liés à Al-Qaïda ou l’Etat islamique. La dernière en date, le 11 juin, contre la ville de Seytenga (nord) a tué 86 civils, l’un des pires massacres de l’histoire du pays.