Le président tunisien Kais Saied a appelé ce mardi le Fonds monétaire international (FMI) à tenir compte des conséquences sociales sur la population tunisienne des réformes dont le Fonds réclame la mise en œuvre dans le cadre d’un éventuel prêt à son pays.
La Tunisie, en proie à une grave crise financière, a entamé des discussions préliminaires avec le FMI pour obtenir un nouveau prêt. Le FMI a réclamé en contrepartie des réformes profondes.
Le gouvernement tunisien a soumis au FMI un plan de réformes qui prévoit un gel de la masse salariale de la fonction publique, une réduction de certaines subventions et une restructuration des entreprises publiques. En recevant mardi le directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale au FMI, Jihad Azour, M. Saied a reconnu la «nécessité d’introduire des réformes majeures», tout en réclamant que celles-ci «tiennent compte des dimensions sociales», selon un communiqué de la présidence.
«Il y a des droits dont bénéficient les humains, tels les soins et l’éducation, qui ne sauraient être abordés selon une approche de profits et de pertes», a-t-il ajouté.
Fin mai, le gouverneur de la Banque centrale Marouane Abassi a indiqué que le recours à un prêt du FMI était «indispensable» et même «impératif» pour la Tunisie face à un gonflement du déficit budgétaire et de l’endettement. La puissante centrale syndicale tunisienne UGTT a mis en garde le gouvernement contre toute «réforme douloureuse» dans le cadre d’un nouveau prêt du FMI.
Après des mois de blocage politique, M. Saied, élu démocratiquement fin 2019, s’est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021 en limogeant le Premier ministre et en suspendant le Parlement.