Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), un grand collectif de l’opposition, a annoncé ce mercredi, la suspension de son appel à une manifestation qui était prévue pour ce jeudi 23 juin, dans l’objectif de «donner une chance» au dialogue que vient de proposer le gouvernement.
«Le FNDC informe l’opinion nationale et internationale qu’il observe une trêve d’une semaine en suspendant la marche citoyenne et pacifique prévue ce jeudi 23 juin 2022 dans le grand Conakry jusqu’au 30 juin, afin de donner une chance à la matérialisation du cadre de dialogue annoncé avec des acteurs sociopolitiques ayant des revendications sur la conduite de la transition», affirme son communiqué.
Lundi 20 juin, le Premier ministre Mohamed Béavogui a appelé «toutes les forces vives de la nation autour de la table du dialogue», un «véritable dialogue sans tabou, franc et inclusif», avec la contribution de la Communauté des Etats ouest-africains, de l’Union africaine et de l’ONU.
Le collectif a attiré l’attention sur le fait qu’ «en l’absence de résultats probants pendant cette période de suspension de son mot d’ordre, il se trouvera dans l’obligation de renouveler son appel à manifester afin d’obtenir la satisfaction de ses revendications légitimes».
Par la même occasion, le FNDC a appelé «les citoyens pro-démocratie et épris de justice à rester mobilisés jusqu’au retour diligent à l’ordre constitutionnel dans la paix et la quiétude sociale».
Par sa marche reportée, le Front comptait réclamer une période de transition plus courte que les trois ans préconisés par la junte militaire pour un retour à l’ordre constitutionnel, et dénoncer la gestion autoritaire et unilatérale du pays, et ce en dépit de l’interdiction de toute manifestation par la junte.
Dans un autre communiqué publié mardi 21 juin, le FNDC a accusé le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD, junte militaire au pouvoir) de vouloir infiltrer sa manifestation pour «commettre des actes de nature à ternir l’image du mouvement», et de distribuer de l’argent à des milices pour empêcher le bon déroulement de la manifestation et «appuyer les forces de défense et de sécurité dans la répression programmée de la marche».