L’ancien Premier ministre tunisien, Hamdi Jebali et ex-président du parti d’inspiration islamiste Ennahdha, a été arrêté jeudi par la police dans la région de Sousse, a indiqué son avocat Zied Taher.
«M. Jebali a été arrêté par des policiers alors qu’il était dans sa voiture à Sousse avant de l’emmener à Tunis», a-t-il ajouté.
Dans un message diffusé sur Facebook, la famille de l’ancien chef du gouvernement indique qu’il a été arrêté et conduit vers une destination inconnue, précisant que son téléphone portable ainsi que celui de son épouse ont été confisqués.
Selon la radio tunisienne privée Mosaïque FM, Jebali a été placé en garde à vue par le pôle antiterroriste de Tunis pour «des suspicions de blanchiment d’argent». Depuis plus d’un mois, l’ancien Premier ministre Hamadi Jebali (2011-2013) et démissionnaire du parti Ennahdha depuis 2014, fait l’objet d’une enquête sur les activités de son atelier de fabrication de chaudières dans la région de Sousse, selon Me Taher.
Après des mois de blocage politique, le président Kais Saied, élu démocratiquement fin 2019, s’est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021 en limogeant le Premier ministre et en suspendant le Parlement.
Ce lundi 20 juin, Saied a reçu lundi un projet de nouvelle Constitution qu’il doit valider avant de le soumettre à référendum le 25 juillet.
Les principaux partis politiques tunisiens ont annoncé qu’ils boycotteraient cette restructuration unilatérale du système politique.
Le 1er juin, le président Saied a révoqué par décret 57 juges, après avoir renforcé sa tutelle sur le système judiciaire. Cette décision, dénoncée par plusieurs ONG, dont Human Rights Watch et Amnesty International, comme une «attaque directe contre l’Etat de droit», a entraîné une grève des magistrats tunisiens.