L’inflation a continué de grimper au Zimbabwe atteignant en mais et en mai et en juin 2022, le taux de 131,7% contre 96,4% en avril dernier, selon les chiffres officiels publiés samedi 25 juin.
Ces derniers mois, le pays a enregistré une hausse continue des prix des produits de base, du carburant et de l’électricité. L’invasion de l’Ukraine par la Russie a aggravé la situation au Zimbabwe, Moscou étant son principal fournisseur de blé et de produits chimiques utilisés dans l’agriculture locale.
Sur le terrain, les grognes de la population se multiplient. Les médecins et les infirmières, sont entrés en grève le 20 juin pour réclamer de meilleurs salaires, paralysant les activités des hôpitaux et centres de soins publics. Ils ont repris le travail samedi 25 juin suite à des «menaces» de licenciement de la part des autorités.
Le mois dernier, le gouvernement a tenté d’atténuer la flambée des prix par la suspension des droits de douane sur l’importation des produits de base comme l’huile, le riz et la farine.
Le président Emmerson Mnangagwa a promis d’autres «mesures concrètes pour maîtriser l’inflation et les augmentations injustifiées des prix, afin de garantir les revenus et l’épargne» de ses concitoyens.
Rappelons qu’il y a une décennie environ, le Zimbabwe avait enregistré une hyperinflation qui avait a poussé les autorités à abandonner la monnaie locale pour adopter le billet vert américain et le rand sud-africain comme monnaies officielles. Le dollar zimbabwéen avait été remis en circulation en 2019.
Le Zimbabwe traverse une crise économique profonde, depuis une vingtaine d’années, consécutive au projet de réforme agraire en vertu duquel des fermes détenus par des blancs avaient été confisqués pour être confiés aux autochtones. Plus que cela, Harare est frappée par des sanctions internationales et boudée par les institutions financières internationales.